Force Pas 3

par **eilnet** » 27 Juil 2012, 09:25

J’ai oublié de vous raconter que Allo Allo et son équipage habituel s’est permis une petite échappée aux Baléares début juillet. Départ le 6 vers 11h, après avoir retardé d’un peu moins d’une journée pour cause de météo incertaine, cap au 142 vers Formentor, au NE de Majorque puis la baie de Pollença, donc une traversée de 106 milles. J’avais retardé le départ en pensant trouver sur mon chemin un faible vent de face (ça c’est plutôt difficile à éviter en été par ici sur ce trajet) qui se convertirait en pétole la nuit… que nenni, le vent de face était bien au rendez-vous mais il s’est maintenu sur les 95 milles de traversée ver le cap Formentor, forcissant par moments, avec bien sûr une mer incommode bien typique de nos latitudes (bref la trilogie vent de face, mer de face et vagues courtes). Comme l’idée était d’arriver au plus vite, 21 heures de moteur pour aboutir, une fois viré le cap Formentor au lever du soleil, dans ce magnifique site de la Baie de Pollença, que je vous recommande chaleureusement … il y a tout : du vent (pas un seul jour, en une semaine, à moins de F4 en journée), une mer plate, des criques… que demander de plus ? Si, plus de bouées, même si elles sont payantes et au risque de choquer les puristes, parce que les joies du mouillage sur ancre restent pour moi un mystère …. Et en plus, ce qui ne gâte rien, pas grand monde en cette première quinzaine de juillet. Quelques jours à Pollença et alentours, puis cap sur Soller, au nord de l’île, isolé au milieu d’une côte très escarpée (Sierra de la Tramuntana), plus méconnue mais très belle si on peut s’en approcher par mer calme. Retour sans encombre au bout d’une semaine, avec une traversée plus courte (95 milles) en à peine 16 heures, profitant cette fois (ça paraît logique), de vents de SW, forts (je me serais contentée d’un force 4, mais j’ai eu droit à 5 sur tout le trajet) mais très propulseurs pour Allo Allo … En partant à 6h du matin je pouvais arriver au début de la nuit à mon port en profitant de ces conditions si favorables, ce qui a été le cas, et de toute façon arriver de nuit en terrain bien connu ne me gênait pas. Le lendemain, la prévision était d’un bon coup de vent dans le golfe du Lion et il fallait donc profiter de cette fenêtre. Quelques conclusions :
- Les traversées sont bien ennuyeuses, et fatigantes, surtout si on doit les faire à moteur ! Mais il faut en passer par là …
- Une semaine c’est trop court, ne serait-ce que parce qu’on perd deux jours de traversée, + au moins une autre journée pour récupérer la nuit de veille.
- Le pilote, je le savais, ne m’a pas du tout servi à l’aller, pour les conditions que j’ai trouvées …. Par contre il a travaillé comme un champion au retour, dans des conditions difficiles, mais au portant (j’aurais parié sur la situation inverse…)
- Il y a aux Baléares 2 niveaux de ports : les privés, hors de prix, qui en plus, pour certains, ne réservent pas à l’avance, et les ports publics (PortsIb), à prix beaucoup plus raisonnables (35€) et qui ont un système de réservation efficace par web (mais limité à 3 jours par port). Problème : ces ports, qui ont plutôt de bonnes installations, ont l’air de tout faire pour que personne n’y vienne : on va au port pour l’électricité, l’eau, les douches et une nuit tranquille mais ne comptez pas sur les douches et sanitaires (neufs mais dégoutants de saleté), et à Soller il n’y a personne pour vous accueillir après 21h. A Pollença cohabitent les deux types de ports mais c’est le privé qui répond par le canal 9 (il faut appeler par le 8 pour le public). C’est là qu’on apprécie que Jeanneau nous ait fait une SdB plutôt pratique.
- Il y a plus de place de rangement dans le SO33i qu’on ne pourrait le penser. Pas de problème pour tout ranger pour une semaine, en profitant bien des espaces libres dans les fonds (j’ai trouvé des boîtes plastiques de dimensions idéales …).
- Pour l’anecdote, j’ai enfin vu des dauphins, pour la première fois en 7 ans de navigation hebdomadaire (je commençais à penser que j’avais la poisse) ! Pour le coup j’ai été servie, des groupes se sont approchés à 5 ou 6 reprises lors des deux traversées, et un autre dans la baie de Pollença. Enfin !