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Les bus NMEA (183 et 2000)

Index de l'article
Les bus NMEA (183 et 2000)
Rappels
Protocole NMEA 183
Protocole NMEA 2000
Applications commerciales NMEA 2000
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Cet article tente d'expliquer le fonctionnement des BUS multiplexés les plus répandus dans les navires de plaisance. Pour simplifier notre propos, nous avons été amenés à prendre quelques libertés avec la théorie, mais sans caricaturer les principes de base. Cet article a été rédigé par François Chabot. Que je tiens à remercier doublement, d'abord pour le travail effectué puis pour sa patience, car j'ai mis plus d'un an à utiliser son travail !

PROTOCOLES NMEA183 ET NMEA2000

1      INTRODUCTION

En même temps, que l'offre d'instruments électroniques d'aide à la navigation a considérablement augmenté, les équipementiers ont opéré la même évolution que l’automobile qui est passé à des solutions dans lesquelles chaque information nécessite un cadran à un affichage rationalisé dans le combiné.

ancienne moderne

Cela nécessite des échanges d'informations entre des capteurs et des organes de gestion, souvent nommés actionneurs, chargés de traiter et pour certains d'afficher l'information. Pour éviter de multiplier les capteurs dédiés aux afficheurs il faut organiser l'interconnexion entre ces équipements, souvent appelée bus. L'organisme National Marine Electronics Association (NMEA) propose, à cette fin, deux protocoles : le plus ancien NMEA183 et l'actuel NMEA2000 parfois nommé NMEA2K. Voici deux modèles d’architecture d’installation électronique de plaisance, une ancienne sans bus d’interconnexion et une actuelle avec. Dans le cas du bus NMEA2000, les fils d’alimentation sont intégrés au câble de liaison.

fin20eme debut21eme

Ce document présente quelques aspects de ces deux protocoles pour en appréhender le fonctionnement et les possibilités de faire évoluer une installation. Après une première partie de brefs rappels, un chapitre sera consacré au protocole NMEA183, un autre au protocole NMEA2000. Puis nous donnerons quelques informations sur les équipements proposés dans le commerce. La dernière partie sera consacrée aux moyens de faire évoluer une installation initiale compatible NMEA183 pour utiliser des éléments compatibles NMEA200 sans tout remplacer. Cette présentation n'aborde pas tous les aspects de ces protocoles en particulier pour le protocole NMEA2000.

2      Principes de base

Lorsqu’on tente d’organiser, voire d’optimiser le câblage des équipements électroniques d’un bateau, il faut, nous l’avons évoqué plus haute, faire discuter les différents capteurs et actionneurs. En faisant l’analogie avec des conversations humaines, il est possible de comprendre les principes des deux protocoles NMEA183 et NMEA2000.

2.1   Le protocole NMEA183

Pour commencer, imaginons, une scène de téléenseignement, le professeur et son élève sont installés chacun dans des pièces différentes :

  • Le professeur dispose d’un microphone pour s’exprimer, l’élève lui, d’un haut-parleur
  • Le professeur et l’élève utilisent le langage parlé, ils utilisent et comprennent la même langue

Le microphone et le haut-parleur constituent la couche matérielle et la langue utilisée la couche logicielle de la liaison entre le professeur et l’élève.

De plus dans l’exemple que nous venons de décrire, c’est une liaison point à point entre deux individus, personne d’autre ne peut entendre le discours du professeur. Si nous ajoutons que pour s’assurer de la bonne compréhension de son cours, le professeur parle avec un débit lent, nous avons décrit les principes sur lesquels repose le protocole NMEA183 qui sont :

  • Liaison point à point : bouche du professeur à oreille de l’élève
  • Couche matérielle est constitué d’un microphone et d’un haut-parleur
  • La couche logicielle comporte le langage parlé et la langue utilisée
  • Notion de débit/vitesse : le professeur parle avec un débit lent

Si l’élève peut poser des questions au professeur, il faudra rajouter un couple microphone/haut-parleur. Pour augmenter le nombre de participants, il sera nécessaire d’ajouter des artifices :

  • Pour augmenter le nombre d’élèves, il faudrait un amplificateur à plusieurs sorties, appelé répéteur dans le protocole NMEA183
  • Pour augmenter le nombre de professeurs, il faudrait un commutateur à plusieurs entrées appelé multiplexeur dans le protocole NMEA183.

2.2   Le protocole NMEA200

Le protocole NMEA200 s'apparente, ainsi, à une conférence téléphonique à trois et même beaucoup plus. Il n'y a plus ni maître ni élèves, tous les interlocuteurs ont le même statut. Ils ont tous le droit d’intervenir à un quelconque moment de la conférence téléphonique s'il n’y a pas de conversation en cours. Tous les participants à la conférence téléphonique ayant une information à transmettre commencent à parler. Dans le cas d’un seul locuteur son message est transmis en entier. Si plusieurs personnes parlent en même temps, on dit qu’il y a collision. Pour éviter la cacophonie, un processus d’arbitrage gère la collision. Un locuteur doit arrêter de parler si le mot, bit pour le bus Can, qu'il veut transmettre est différent et de priorité inférieure à celui en cours sur la ligne. Par contre si son mot est prioritaire tous les autres intervenants doivent se taire. Le processus se poursuit ainsi jusqu'à l'élimination de tous les locuteurs sauf un, celui qui a toujours émis des mots prioritaires par rapport aux autres. Lorsqu'un locuteur perd l'arbitrage, il devient automatiquement auditeur du message en cours de transmission, et il n'essaiera de retransmettre son message que lorsque la téléconférence sera à nouveau libre. Ce processus d’arbitrage est non destructif, puisque, finalement, un et un seul message complet sera toujours transmis. Au cycle suivant tous les locuteurs sauf celui dont le message vient de passer vont parler à nouveau. Ainsi, ce processus d’arbitrage a pour résultat que, seul, le message de plus haute priorité est transmis.


3      QUELQUES RAPPELS THEORIQUES

3.1   MODELE EN COUCHES

Les équipements modernes reliés entre eux, sous forme de réseau, nécessitent une compatibilité du matériel et du logiciel : format des connecteurs, niveaux électriques, protocole de communication et de traitement de l'information. Pour harmoniser et simplifier les réalisations on utilise la notion de modèle en couches : une couche fournit des fonctionnalités en exploitant celles proposées par la couche immédiatement sous-jacente.

Couches

NMEA183

deux couches

NMEA2000

trois couches

Logicielle

couche_logicielle

Les messages définis par le protocole NMEA183 lui-même.

N°2 : le protocole NMEA2000

couche_logicielle

N°1 : SAE1939

Matérielle

paire_torsadee

La liaison série RS232

Le bus CAN (ISO11898)*

ISO : International Organization for Standardization

SAE : Society of Automotive Engineers

Remarque : attention, dans ce tableau, nous avons volontairement simplifié la représentation graphique de la couche matérielle du bus CAN. En effet, elle inclut un certain nombre de processus logiques comme l’arbitrage, la prise de ligne, la synchronisation ou le timing.

3.2   CODAGE DE L'INFORMATION

Les équipements électroniques numériques, comme les ordinateurs en tout genre, utilisent un système électrique à deux états : le bit

         Bit : il peut prendre en fonction des circonstances la valeur0 ou 1

C'est similaire à un interrupteur électrique qui comporte deux états : ouvert ou fermé.

bit

Pour manipuler l'information on utilise plusieurs systèmes basés sur un groupement de 8 bits appelé Octet ou Byte en anglais.Voici les deux exemples utilisés dans les protocoles objets de ce document.

3.2.1     Le codage binaire

Dans ce cas, l'octet, permet de définir 256 états différents, soit des valeurs comprises entre 0 et 255. Ci-dessous, nous avons codé le nombre 53 = 2^5+2^4+2^2+2^0

octet

3.2.2     Le codage ASCII

Le codage ASCII (American Standard Code for Information Interchange) assure la correspondance entre les caractères alphanumériques : chiffres, lettres, ponctuations, etc. avec unevaleur particulière codée dans un octet. Le protocole NMEA183 utilise ce codage pour transmettre les données.

Exemples pour des caractères utilisés dans des phrases NMEA183 :

                   $ : 1 0 0 1 1 1 0 0

                   g : 1 1 0 1 0 0 0 0

                   p : 1 0 1 1 0 0 1 0

3.3   CAPTEURS ET ACTIONNEURS.

D'une manière générale, dans un système électronique moderne il est courant de distinguer capteurs et actionneurs.

·         Le terme capteur désigne un système capable de fournir des données : GPS, anémomètre, sondeur, etc.

·         Le terme actionneur est beaucoup plus général. Dans notre cas, il peut désigner un équipement qui exploite des données émises par des capteurs : les consoles (répétiteurs, écrans multifonctions), les pilotes automatiques, VHF ASN, etc.


4      LE PROTOCOLE NMEA183

Le protocole NMEA183 est l'aboutissement, au début des années 1980, d'un processus initié dans les années 1970. En dépit de quelques insuffisances apparues au fil du temps, il reste un moyen simple et peu onéreux de faire communiquer des instruments.

La couche matérielle est une liaison série RS232.

4.1   PRESENTATION SUCCINTE DE LA NORME RS232

RS232

C'est une liaison point à point entre un émetteur/capteur, GPS par exemple, et un récepteur/actionneur, comme un écran multifonction. Ils sont reliés par deux conducteurs électriques dont un est, souvent, relié à la masse du système. C’est le cas pour le NMEA183. L'information est injectée par l'émetteur sous forme de bits les uns derrière les autres dans la liaison électrique. D'où la qualification de liaison série. La vitesse d'injection des bits est un paramètre très important pour garantir la synchronisation entre l'émetteur et le récepteur afin de préserver l'intégrité de l'information transmise. Elle s'exprime en Bauds qui vaut approximativement un bit par seconde. Le protocole NMEA183 a adopté une valeur de 4800 Bauds.  Si les deux participants ne sont pas réglés sur la même vitesse l'information devient incompréhensible. Un autre élément important concerne la longueur de la connexion électrique liée à la vitesse : environ 300m pour 4800 Bauds.

Pour diverses raisons il existe d'autres vitesses plus rapides, 38400 Bauds, non définies dans le protocole NMEA183. Dans ce cas la longueur maximum recommandée est d'environ 7 mètres.

Comme indiqué précédemment, c'est une liaison unidirectionnelle. Il faut prévoir un troisième conducteur si l'on doit envoyer des commandes à partir du « récepteur » vers un capteur (GPS par exemple).

emetteur_recepteur

4.2   PROTOCOLE NMEA183

Le protocole NMEA183 proprement dit, définit des messages, en caractères alphanumériques codés en ASCII, pour échanger des informations dans un format de message donné.

Exemple d'un message émis par un GPS :

 $GPGGA,140851,4321.359,N,00524.421,E,1,07,1.0,254.6,M,49.1,M,,*4B

Le caractère, $, toujours en premier indique le début du message.

Les deux caractères suivants, GP, caractérisentle périphérique (GP pour un GPS).

Trois caractères, GGA, définissent le type de message et sa structure.Les données, elles-mêmes sont encadrées par des virgules.Le caractère, *, termine la zone des données.

Les deux derniers caractères, 4B, pour la somme de contrôle calculée à partir d'un algorithme qui permet de détecter une erreur de transmission.

Examinons les données :

·         ,140851, : représente l'heure GMT sous la forme 14 heures 08 minutes 51 secondes

·         ,4321.359,N, : représente la latitude sous la forme 43 degrés 21 minutes 359 secondes en format décimal. La lettre N pour indiquer l'hémisphère nord.

·         00524.421,E, : représente la longitude sous la forme 005 degrés 24 minutes 421 secondes en format décimal. Le lettre E pour indiquer une longitude Est

·         1,07,1.0, : 1, pour une localisation par GPS, 07 donne le nombre de satellites utilisés pour calculer la position et 1.0 indique la précision horizontale : 1m

·         ,254,6 : donne l’altitude en mètres.

·         ,49,1,M, : sont des champs supplémentaires liés au GPS

4.3   QUELQUES EXEMPLES DE MESSAGES

Message couramment transmis par les GPS (GP). Message RMC, qui donne l'heure, la latitude, la longitude, la date, ainsi que la vitesse et la route sur le fond mais pas l'altitude.

·         $GPRMC,140851,A,4321.359,N,00524.421,E,000.0,360.0,260500,000.5,W*63

Message d'un sondeur (SD)

·         $SDDBT,,,10.2,M,,*1A

Message d'un compas électronique (HC)

·         $HCHDM,262.1,M*29

Message d'une girouette anémomètre (WI)

·         $WIMWD,292.4,T,,,15.6,N,,*2B

Voici le flux de messages émis par un GPS et reçus sur un ordinateur

 message_NMEA183

4.4   ACCESSOIRES UTILES

Comme le protocole NMEA183 est basé sur la liaison RS232 qui est une liaison point à point entre un émetteur et un récepteur.Même si cela peut fonctionner, il n'est pas recommandé de brancher plusieurs récepteurs en parallèle sur un émetteur.

4.4.1     Répéteur :

S’il est nécessaire de diffuser à plusieurs récepteurs les messages NMEA183 émis par même émetteur, il faut utiliser un répétiteur.

schema_repeteur

4.4.2     Multiplexeur :

Comme il est complètement exclu de brancher plusieurs émetteurs sur un récepteur à cause des conflits électriques que cela générera,il faut utiliser un multiplexeur. Celui-ci, de plus va organiser la diffusion des messages pour éviter leur chevauchement qui les rendraient incompréhensibles.

schema_multiplexeur

A 4800 Bauds la ligne de retransmission peut être saturée si plusieurs émetteurs transmettent fréquemment des messages. Pour éviter de perdre des informations il est possibled’utiliser une vitesse plus élevée (38400 Bauds) sur la ligne qui retransmet les informations à partir du multiplexeur. Bien sûr il faut que le récepteur, dans ce cas ci-dessus l’écran de navigation soit capable d’accepter une telle vitesse.

4.4.3     Photocoupleur :

Souvent, une des lignes est reliée à la masse électrique des systèmes. Cela peut provoquer des retours de masse et perturber voire empêcher le fonctionnement. Le photocoupleur permet une isolation électrique complète entre les deux composants par un couplage lumineux. Ce composant très souvent est inséré dans un boitier de transition.

optocoupleur cable_transition

5      LE PROTOCOLE NMEA2000

Le protocole NMEA183 a commencé à montrer ses limites avec la multiplication des instruments et l'augmentation de la fréquence d'émission des messages. Les GPS modernes, même peu onéreux, peuvent envoyer leurs informations dix fois par seconde.  L'accroissement des capteurs et actionneurs conduit à la multiplication des connections électriques, des répétiteurs et des multiplexeurs et éventuellement des photocoupleurs. Le câblage peut devenir complexe.

Le consortium NMEA a proposé à la fin des années 1990 un nouveau protocole NMEA2000 pour apporter une solution aux problèmes d'interconnexion en instrumentation marine. Ce nouveau protocole commence à se répandre depuis seulement quatre à cinq ans en raison d'un coût financier plus abordable.

Les concepteurs du protocole ont choisi le bus CAN pour couche de base.

5.1   LE BUS CAN : Controller Area Network

Ce système est lié à l'évolution des automobiles : pilotage des moteurs à partir de nombreux capteurs, systèmes ABS, etc. C'est la solution proposée par la société BOSCH et l'université de Karlsruhe qui a été normalisée par l'ISO sous la référence ISO11898 au début des années 1990.

Compte tenu des qualités de ce bus il a été adopté dans de nombreux domaines : instrumentation marine, camion, tracteur agricole, machine-outil à commande numérique, instrumentation médicale, équipement de bureautique comme les photocopieuses. Ce bus est qualifié de bus de terrain : système de connexion entre capteurs et actionneurs, simple, fiable, déterministe et temps réel.

 bus_can

C'est un bus série multiplexé (pour mémoire l'interface RS232 du protocole NMEA183 est une liaison série point à point).

Tous les nœuds ou nodes (capteurs et actionneurs) sont reliés au bus avec les mêmes droits d'accès qualifié de priorité égale. On utilise le terme multi-maîtres. La norme ISO11898 ne définit pas de support physique en particulier. Les plus courants sont des fils électriques, des fibres optiques, une liaison infrarouge ou hertzienne. Le protocole NMEA2000 a retenu une paire de fils électriques torsadée blindée. Une résistance de 120 Ohms doit être connectée à chacune des extrémités du bus afin de bloquer les réflexions électriques qui dégraderaient le niveau des signaux transmis. Les informations, bits, sont codées sous forme d'une différence de potentiel électrique entre les deux conducteurs. En cas de perturbations électromagnétiques, EMI, les deux conducteurs sont affectés mais la différence reste constante.

Les trois points, paires torsadées, blindage, signaux électriques différentiels contribuent à la résistance du bus aux perturbations électromagnétiques.

La longueur maximale du bus est déterminée par la vitesse utilisée :

Vitesse (kbits/s)

Longueur (mètres)

800

50

500

100

250

250

125

500

62,5

1000

30

1000

20

2500

10

5000

Le protocole NMEA2000 utilise une vitesse de 250kbits/s et une longueur de 250 mètres. Dans la suite nous verrons que certaines implémentations limitent cette longueur à 100 mètres.

message_CAN 

5.1.1     Structure d'un message CAN

Le bus CAN est optimisé pour transmettre rapidement, et d'une manière fiable, des messages courts indiquant l'état de capteurs.  Ces messages assurent également l'arbitrage entre les divers nœuds. C'est un bus temps réel et déterministe car il garantit, en toutes circonstances, un délai maximum pour la transmission d'un message. Le schéma ci-dessus présente la structure des messages CAN. La partie arbitrage permet de réguler la priorité des messages afin de les transmettre en fonction de l'urgence ou priorité. La zone des données est limitée à un maximum de huit octets. Enfin le champ CRC permet de détecter des erreurs lors de la transmission des messages. Il faut noter que les concepteurs du bus ont apporté un grand soin à la gestion des erreurs puisque le bus est prévu pour des environnements hostiles. Le protocole NMEA2000 utilise un champ d'arbitrage sur 29 bits, sachant qu'il existe aussi une norme où le codage est sur 11 bits.

Le bus est autoconfigurable, c'est-à-dire que les nœuds sont capables de s'identifier et de reconnaître les autres nœuds automatiquement.

Les nœuds peuvent être connectés à chaud. Il n'est pas nécessaire d'interrompre le fonctionnement du bus en arrêtant l'alimentation électrique pour ajouter un nœud.

Par contre ce bus n'est pas adapté à la transmission de volumes de données importants. Pour des équipements comme les radars les constructeurs ont souvent recours au bus ETHERNET.

5.2   PROCOLES SAE1939 ET NMEA2000

Ces deux protocoles sont traités en même temps car la couche SAE1939 est pratiquement invisible.

5.2.1     Les « Paramaters Group Number »

Parmi les nombreux points de ces protocoles nous n'aborderons que les Parameters Group Number (PGNs) équivalents, par certains côtés, des messages NMEA183. Le principe des PGNs est défini dans le standard SAE1939 mais la façon de les exploiter relève du standard NMEA2000. Ces PGN sont identifiés par un numéro.

L'identificateur est codé dans le champ arbitrage du message CAN pour assurer une hiérarchie, donc une priorité, pour l'acheminement des PGNs. Il permet également de caractériser la nature des données contenues dans le champ données du message CAN. Par contre, les données sont en format binaire. La transmission est beaucoup efficace que dans le cas du protocole NMEA183, mais elles ne peuvent être lues simplement. Par exemple pour la position latitude et longitude :

·         En NMEA2000, lePGN 129025 se compose de 8 octets

·         En NMEA183, le message $GPRMC équivalent contient 23 octets

La liste des  PGN, définie par la NMEA, est accessible par le lien suivant :

http://www.nmea.org/Assets/july%202010%20nmea2000_v1-301_app_b_pgn_field_list.pdf

Extrait de ce document décrivant le PGN 129025 :

·         129025 Position, Rapid Update :Field # Field Description

This PGN provides latitude and longitude referenced to WGS84. Being defined as single frame message, as opposed to other PGNs that include latitude and longitude and are defined as fast or multi-packet, this PGN lends itself to being transmitted more frequently without using up excessive bandwidth on the bus for the benefit of receiving equipment that may require rapid position updates.

Par contre, l’accès à la structure du champ données est payante. Voici un exemple pour le message PGN 129025 :                                                 

·         Latitude : 4octets (entier sur 32bits) gamme : +/- 90 deg ; Résolution 10-7deg

·         Longitude : 4 octets (entier sur 32bits) gamme : +/- 180 deg ; Résolution 10-7 deg

5.2.2     Aspects matériel

Le protocole NMEA2000 précise également les conditions d'alimentation électrique des nœuds : 12 Volts avec une charge maximum de 8 Ampères, trois Ampères dans certains cas. Le protocole défini une LoadEquivalencyNumber (LEN) égal à 50mA. Ainsi la notice d'un équipement peut faire état d'une charge de trois LEN soit une consommation de 150 mA au maximum.

 

5.2.3     Exemple de PGN NMEA2000                                                       

Enregistrements réalisés à l'aide d'un PC connecté au bus CAN :

enregistrement_CAN

La colonne de gauche correspond au champ arbitrage du message CAN exprimé en hexadécimal. La colonne de droite est l'identificateur du PGN.

Interprétation des PGN à partir du site : 

http://www.nmea.org/content/nmea_standards/messages_pgns.asp

·         127250 - Vessel Heading

·         127251 - Rate of Turn

·         127258 - Magnetic Variation

·         129025 - Position, Rapid Update

·         129026 - COG & SOG, Rapid Update

·         129029 - GNSS Position Data

·         129038 - AIS Class A Position Report

·         129539 – GNSS DOPs

·         129540 - GNSS Sats in View

·         130306 - Wind Data

·         130816 : Message propriétaire

5.3   RESUME DES POINTS IMPORTANTS

C'est un bus en ligne avec des connecteurs en T pour relier les nœuds par des câbles de descente.

Il faut veiller à ne pas créer de boucles, ou d'embranchement, pour respecter la topographie du bus en ligne. Théoriquement la longueur maximum du bus est de 250 mètres, mais dans nos installations, en raison de la taille des câbles, il ne faut pas dépasser 100 mètres. La longueur du câble de descente est limitée à 6 mètres et la somme de toutes les descentes doit rester inférieure à 78 mètres.

Il faut impérativement installer une résistance de terminaison de 120 Ohms à chaque extrémité du bus.

La charge électrique est au maximum de trois Ampères. Ainsi la consommation électrique de chaque équipement doit être connue éventuellement par sa LEN (50mA). Il faut évidemment un fusible de protection adapté surtout si le bus est alimenté par une batterie. Les nœuds à forte consommation électrique, comme les pilotes automatiques, doivent avoir une alimentation électrique propre.

reseau_CAN

Voici un exemple présenté par la société Garmin :

reso_CAN_garmin

Remarque

Pour un voilier, la hauteur d'un mat est le plus souvent supérieure à six mètres. Si un capteur girouette anémomètre est relié au bus CAN il faut prévoir de terminer le bus au niveau ce capteur. Souvent ces équipements sont prévus avec la résistance terminale de 120 Ohms intégrée.


6      INSTRUMENTS COMPATIBLES NMEA2000

6.1   DENOMINATIONS COMMERCIALES

Les instruments portant ce sigle ont subi des tests de qualification pour assurer leur compatibilité avec le protocole NMEA2000.

Les implémentations du bus NMEA2000 par quelques constructeurs font souvent l'objet d'une dénomination commerciale :

·         Simrad : simnet

·         Raymarine : seatalk NG

·         Garmin est revenu au nom standard : nmea2000

Dans tous les cas ces bus sont conformes au standard avec parfois quelques ajouts spécifiques du constructeur sans altération de la compatibilité. Cela concerne quelques PGN propriétaires ou la connectique.

Le point important concerne la liste des PGN traités par l'équipement. Ceci figure d'une manière plus ou moins claire dans les documentations. Pour les produits les mieux documentés il est indiqué les PGN reçus et émis avec leurs identificateurs numériques.

6.2   CONNECTIQUES COMMERCIALES

Le connecteur en T standard est le micro-C :

connecteur_micro_C

Mais il existe beaucoup de formes différentes, spécifiques des constructeurs, souvent incompatibles entre elles :

coneccteurs_CAN 

6.3   INSTRUMENTS COMMERCIALISES

Après des débuts difficiles, les équipements sont maintenant très nombreux des plus simples aux plus sophistiqués : capteur de température ou écran multifonction à plusieurs milliers d'Euros.

Classiques : Gps, sonde, vent, compas, Vhf Ais, répétiteur, multifonction.

Autres : guindeau, interface moteur par exemple.

Si les équipements proviennent d'un même fabricant il ne doit pas y avoir de difficultés particulières : on connecte et ça marche (plug and play).

En cas de panachage, il faut veiller aux points suivants :

·         Compatibilité de la connectique.

·         PGN reçus et émis à consulter dans les notices des instruments.

Il faut également s'assurer de la certification NMEA2000. Elle peut être vérifiée sur le site : http://www.nmea.org/content/nmea_standards/certified_produ.asp

7      LES ECHANGES NMEA2000 NMEA183

Les échanges entre les deux protocoles imposent d'utiliser des passerelles pour assurer la conversion des protocoles : compatibilité du matériel, des niveaux électriques et du logiciel. Il faut une lecture attentive de la documentation pour déterminer si la passerelle va correspondre aux besoins car elles n'ont pas toutes les mêmes performances. Le coût n'est pas le même non plus. Une fois encore la certification NMEA2000 est un point important à prendre en considération.

Quelques passerelles :

·         Simrad AT10                                       

·         Actisense QPD-1

·         Raymarine ITC-5

·         Maretron J2K100

·         Furuno RD33

Exemple de conversion NMEA2000 vers NMEA183 :

CAN_NMEA183

Enregistrement des messages, convertis en NMEA183, obtenus sur un PC à partir d'une passerelle AT10

Il faut noter les deux caractères indicatifs de l'émetteur. Pour mémoire, un message GPS NMEA183 est identifié par GP.

8      CONCLUSION

Ce document est limité à quelques aspects des protocoles NMEA183 et NMEA2000. De nombreuses informations complémentaires, ou plus approfondies, sont disponibles sur Internet : le site www.nmea.org, les sites des constructeurs ou des contributions diverses.

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